Cette fois-ci j’ai vraiment une bonne excuse.
Le mois de juin.
Les spectacles de fin d’année, les inscriptions sur affelnet (oui bon ici il n’y a qu’un seul lycée de secteur et j’ai eu la flemme de chercher une combine pour faire entrer ma fille dans un établissement parisien, donc en soi la procédure était assez simple) (mais quand même), le brevet et ses enjeux capitaux (si), la fin des études de mes grands (mon fils nous a annoncé vouloir faire une pause avant d’enchainer dans la vie professionnelle) (on inspire en gonflant le ventre, puis on expire lentement en comptant jusqu’à 5) (spoiler alert: ça ne marche pas). (Malheureusement je ne peux pas développer davantage, il se peut qu’il me lise et il m’a fallu environ trois ans pour reconstruire ma relation avec lui après certains billets sur le blog), les tableaux Excel pour l’organisation des vacances - “oui bien sûr que je viens, mais le 11” '“moi je bosse à Mégève jusqu’au 30, on part bien le 31 ?”. Respiration abdominale. On part le 29. DEPUIS LE 15 AVRIL, DATE À LAQUELLE ON A PRIS LES BILLETS, ON PART LE 29. Echec de la respiration abdominale. “Finalement plutôt le 12. Il est échangeable mon billet, de toute façon, non ?” BAH OUI ON A PRIS DES VOLS OPEN, TU PENSES. Hyperventilation. “Et les chats du coup ?”. “Maman, t’as signé la feuille pour la section européenne ?” “T’as appelé les impôts pour ma taxe d’habitation ?” “Et pour ma robe du bal des 3ème, on fait quoi finalement ?” “C’est toujours ok pour la soirée pyjama mardi ?” “Mais quand tu dis une pause, tu penses à quoi exactement, 15 jours ?” “On sera six, on dormira dans le salon, vous nous verrez pas” “UN AN ?!?!”. Désaturation.
Bref, on est en juin et franchement, je serais assez partisane d’une suppression de ce mois de merde, mois qui signifie évidemment aussi pour les producteurs que c’est maintenant ou jamais pour envoyer les projets de fiction aux chaines, avant que tout s’arrête jusqu’à septembre. Mais oui bien sûr que tu les auras demain, tes quinze pages rythmées et modernes.
Résultat, lors d’une fête il y a une semaine, deux vieux amis perdus de vue depuis vingt ans ne m’ont pas reconnue. Vous me direz, vingt ans. Oui mais moi j’ai pas eu l’ombre d’une hésitation. Soit ils ont un glaucome, soit j’ai pris chérot. Ils n’ont pas de glaucome. (en revanche moi j’ai des nouvelles lunettes et bien que l’ophtalmo ait voulu être sympa en me disant que côté presbytie, ça n’avait pas bougé, il s’avère qu’il était juste gentil selon l’opticienne qui s’est exclamée en regardant l’ordonnance que ça avait doublé) (résultat, alors que je suis sortie du cabinet fière comme si on m’avait annoncé qu’il me restait énormément d’ovocytes, je tangue dans la rue à cause de mes verres progressifs extrêmement forts, habitée par le doute qu’en réalité il s’est planté en écrivant le chiffre et que je suis en train d’abîmer mes yeux très juvéniles).
Rajoutez à ça la chaleur que je supporte assez difficilement (je vis la tête dans mon Dyson) (n’achetez pas de Dyson, c’est une arnaque absolue, c’est en réalité un ventilateur qui ne ventile pas plus que ceux à cinquante balles chez Leclerc) et vous obtenez donc un texte totalement décousu, blindé de parenthèses alors que je n’ai pas le dixième du talent de Jaenada qui lui même a tendance à en abuser.
Et encore, j’ai tout de même la chance de vivre avec un homme quasiment déconstruit qui s’occupe du linge, qui range le lave-vaisselle comme personne et qui fait les courses plus souvent que moi. (j’ai écrit “quasiment” parce que je ne pense pas qu’un homme totalement déconstruit m’aurait dit, le soir de France - Grèce, alors que je m’apprêtais à regarder le match, qu’à force il allait finir par me pousser des couilles) (très bonne ambiance ensuite).
Voilà, sinon, comme je me suis auto-diagnostiqué à 4h du matin un diabète de type 2 une nuit où j’avais la bouche sèche, j’ai arrêté le sucre raffiné depuis dix jours. J’ai toujours la bouche sèche et j’ai envie de tuer des chatons mais à part ça, je ne constate pas vraiment de changements majeurs (oui parce que bien sûr en vrai je fais ça pour maigrir) (ne me dites pas de lire “ma glucose révolution”, il est sur ma table de nuit depuis des semaines et j’ai cru comprendre qu’en gros, le message principal c’est de manger de la salade au début des repas. Moi aussi je peux faire un best seller à ce compte là). Les cinq premiers jours j’ai claironné que j’étais bien plus en forme et que j’avais dégonflé. En réalité, j’avais juste un peu moins de travail. Depuis, je rêve de chocolat au lait et de cheese cake et je regarde compulsivement des réels de pâtissiers. Je suis à peu près sûre que ça fait grimper mon taux de glucides autant que si je dégommais une tablette.
Pour finir, parce que très honnêtement j’ai bien conscience que cette histoire de newsletter part totalement en sucette, j’ai regardé deux séries sur Arte qui m’ont vraiment beaucoup plu. La première s’appelle “Five years” et les dix épisodes, très courts, décrivent avec une très grande intelligence toute la complexité du consentement et de cette fameuse zone grise. En plus c’est en tchèque et c’est une langue vraiment très belle. La seconde s’appelle “The State of the union” et est écrite par l’un de mes écrivains préférés, Nick Hornby. Des épisodes de dix minutes qui se boulottent comme des m&ms, qui montrent un couple toutes les semaines dans un pub avant leur thérapie conjugale. C’est drôle, touchant, questionnant aussi et magnifiquement interprété. J’ai moins accroché à la saison 2.
Voilà, je tenterai de répondre à vos commentaires dans la journée, je m’en veux atrocement de ne pas l’avoir fait sur la précédente lettre. Mais bon. UN AN DE PAUSE, quoi.
Edit: mon fils chéri, pardonne moi si tu me lis.
Je tiens à dire que je cuisine également, que je suis le roi du barbecue et que je suis capable de retourner un jardin à mains nues
J’ai tellement ri!! Je les aime ces posts tranches de vue criants de réalité! ( Les enfants, n’en veuillez pas à votre mère, croyez-moi elle pourrait être en train de décrire tout autre que vous et le descriptif serait le même!!!)
Force est de constater qu’on est dépassés par la génération de nos enfants alors qu’on pensait tellement être beaucoup plus proches de leur façon de vivre que nos parents l’étaient de la nôtre!! (Pif prends ça dans mes dents) Je me retrouve à penser exactement les réflexions de désespoir de ma mère au même âge quant à ma nonchalance face à mon avenir pro! ( mais contrairement à ma mère sûrement pas à les dire 😉🤷🏻♀️) Quand je vois la machine de guerre que je suis devenue et le travail que je suis capable d’abattre dans une journée, j’essaye de relativiser et de regarder dans mon propre rétroviseur! Et je me mords les joues pour ne pas débiter les vieilles rengaines que j’ai tellement entendues! Et je vois bien que les choses se décantent d’elles-mêmes bon an mal an ( oh punaise j’ai dû aller voir dans le dico comment ça s’écrivait cette affaire-là!) Devrais-je dire bon juin mal juin du coup pour coller à ton actu? 🤓
Des bonnes ondes à Rose pour son brevet mais je suis sûre qu’elle est détendue pour sa part! Et merci au churros pour sa généreuse contribution... même si tu le fais ronchonner - nous, égoïstement - on ne veut surtout pas que tu changes!!!
Bon été à toutes et tous ☀️☀️☀️