J’ai lu hier un article sur la disparition inquiétante de l’art de la conversation. Pas celle qui consiste à débattre fiévreusement avec sa famille ou ses amis de la réforme des retraites ou du bien fondé de l’obligation vaccinale. Pour ça, on est à mon avis encore assez performants nous les Français amoureux du verbe et des engueulades. Là, ça parlait plutôt de ce qu’on appelle en anglais le “small talk”, les brèves de comptoirs, les “ça s’est rafraichi non ?”, les “laissez tomber les clémentines elles sont fades, je me suis fait avoir la semaine dernière”, ou encore, quand on habite dans ma banlieue lointaine, “c’est le troisième pour Ivry, c’est infernal quand même cette ligne 7”.
Merci pour ce portrait de ta grand-mère, ses expressions me régalent ! J'avoue une certaine ambivalence sur ce sujet du small talk: toujours partante pour l'initier mais pas toujours très ouverte quand quelqu'un me sollicite. Enfin, un gros fond de méfiance à surmonter (merci le harcèlement de rue). En lisant le compte Insta Merci à un inconnu, je re-découvre à quel point quelques mots ou un sourire peuvent changer la journée d'une personne.
C’est super émouvant parce qu’on a tous une grand mère ou une mère qui tisse ce genre de lien. Quand on est jeune, ça « fout la honte », après on les regarde avec tendresse et quand elles ne sont plus là on les regrette et on se prend à faire un peu pareil. Sans être toutefois aussi douée qu’elles….
« Un travers qui horripile le churros, surtout si je passe un diner à tendre l’oreille vers la table d’à côté qu’à écouter ce qu’il a lui à me dire. » 😂 Mais merci Caro, ça me rassure tellement!! Mon homme déteste ça quand je le fais aussi! Et comme toi, j’aime glisser un petit mot dans une file d’attente si il est dans le propos d’une conversation 😉 Et pourtant, je suis plutôt une taiseuse par nature 🤔
Merci pour cette lecture, elle m’a bien fait sourire. Ta grand-mère est faite du même bois que ma mère ( qui, je dois bien le dire, m’horripile quand elle raconte sa vie aux autres...) mais grâce à toi, je vais essayer d’envisager les choses sous un autre angle!
Je fais partie de celles qui interviennent : quand j'entends des personnes être sur le point de se tromper de rue, se demander si Machin c'est par ci ou par là, ou pour dire que oui, ces trucs-là sont hyper bons*... et immédiatement après je me confonds en excuses d'être intervenue. Ce qui me semble si naturel pour l'animal social que nous sommes est en effet devenu inhabituel voire incongru pour beaucoup.
Je tiens ça de ma tante, celle qui me confie au chauffeur de bus en lui racontant ma vie quand je repars de chez elle alors que je suis bien installée dans la quincaillerie (comme dirait Sophie Vertigo), et que les bus à Marseille c'est pas beaucoup plus compliqué que les bus à Paris...
Mais au fond, je me demande aussi s'il n'y a pas, en plus du fait de ne pas être dispo parce qu'absorbé par son écran, un sujet sur l'exposition de la vie privée ; l'exhibition de l'intime sur les RS et ses conséquences horribles ne conduirait-elle pas à se méfier de l'irruption des autres dans sa vie ? Alors qu'en réalité, ces "small talks" sont tout sauf intrusives, justement, leurs règles tacites les cantonnant aux sujets communs (de "en commun") non intimes et non conflictuels. (je ne sais pas si je suis claire). Bref, je suis donc complètement d'accord, il faut plus se parler, et surtout de rien !
Joli texte qui tombe à pic ! J'ai passé la semaine dernière à me demander si je pouvais intervenir dans les conversations des gens sur les télésièges avec moi ou s'ils allaient me prendre pour une relou qui donne des avis non sollicités ! Mon meilleur trajet ? Celui avec un mono qui a engagé la conversation direct, m'a montré des chamois et m'a parlé du loup qu'on voit de temps en temps. Bref, moi j'adore les small talks mais j'avoue de moins en moins oser parler avec des inconnus.
Dans le même genre, je suis allée voir un ballet avec ma mère, et elle était horrifiée, que nos voisins de rangée ne nous aient pas dit "bonjour" en s'asseyant. De mon côté, ça ne m'a pas choqué et je pense faire de même bien souvent. Et je me suis fait aussi cette remarque que l'on devenait vraiment hyper individualiste à éviter de croiser le rehard de tous ceux qui nous entourent... (en revanche les grands-mères qui racontent leur vie dans le train ça m'a toujours usée; pour ma défense, les Paris-Quimper étaient vraiment longs dans ma jeuneesse!)
Ma mère est comme ta grand-mère et moi qui suis plutôt réservée, je ne suis pas douée pour le small talk !
Mais j’avoue que ça m’épate qu’elle réussisse à se faire des amies dans le train, amitiés qui durent, pour certaines, depuis des années. Quant aux jeunes hommes prêts à aider, il y en a toujours un !
Team small talk, je pense que plus tard je prendrais le bus exprès pour parler aux gens.
Mon moment préféré : écouter les conv des collégiens quand je passe devant une école (égalité avec les premiers dates, avec mon mec on peut ne plus parler du tout pour écouter les autres et débriefer après haha)
C’est ce qui m’avait le plus marquée à San Francisco, le plaisir que la plupart des gens prenaient à ces échanges. J’avais adoré ce sentiment qu’on pouvait dire deux mots à quelqu’un et que ce quelqu’un les accueillerait probablement avec plaisir. En fait, ça transformait totalement l’expérience de partager l’espace public. Tout me semblait plus léger et joyeux, et je me sentais aussi bien plus en sécurité. L’hostilité qu’on peut ressentir dans plein de grandes villes je ne l’ai pas ressentie à SF grâce à ça. Mais le small talk pour moi ca évoque aussi ces moments interminables type : à un mariage où on ne connaît personne et où on s’échange des banalités pendant des heures. Je crois que ça, au contraire, est ce qui me fait me sentir le plus seule au monde.
Est ce que tu te fais aussi fusiller du regard par tes enfants (voire engueuler après) quand tu discutes trop longtemps avec un commercant ou que tu parles aux inconnus dans la file ?? Je leur fous la honte quoi :) :) Ah qu'est ce qu'ils sont coincés! Vive le small talk! Et j'aurais aimé rencontrer ta grand-mère dans le train :)
Ah la la ! grande pratiquante du small talk au grand désespoir de ma famille qui trouve que je papote trop dans la rue ! Qd j’aime les fringues ou les pompes de qqn je ne peux m’empêcher de lui dire, et moi aussi je kiffe les conversations des gens et je mets aussi mon grain de sel dans les discuss’ des autres ! Quoi on m’a rien demandé ?? ;-)
Complètement d'accord avec l'intérêt des smalltaks. Je me sens très proche de ta grand mère quand je flane sur les marchés en parlant à mes voisins de file d'attente, dans une boutique en discutant avec le vendeur/vendeuse ou au restaurant d'entreprise où je choisis chaque mercredi une table au hasard pour faire connaissance avec une personne que je ne connais pas ou peu.
J'ai 28 ans et j'ai l'habitude comme beaucoup de gens de ma génération je pense de ne jamais sortir sans mon casque pour écouter de la musique ou des podcasts mais aussi parce que ça évite les interactions, ou du moins ça les limite. Mais c'est vrai que de plus en plus j'essaie d'être ouverte à la discussion ou du moins au contact, vivre dans sa bulle en ligne ça conforte à la même chose dans la vrai vie. Déjà que la vie d'adulte isole socialement et socio-économiquement, le small talk permet de nous faire rencontrer des gens très différents partout.
Ton billet fait remonter des souvenirs... pas très agréables pour moi. Lorsque j'étais enfant et que j'accompagnais (pas le choix) ma mère dans les magasins du quartier, elle adressait la parole à tout le monde, même aux gens qu'elle ne connaissait pas, dans le style "les mandarines sont fades", ou carrément en posant la question "elles sont bonnes les mandarines ?" à la personne devant elle qui les achetait. Et moi, timide et réservée à l'époque, j'étais horriblement gênée et je regardais ailleurs. Même chose en ville dans les grands magasins, dans le bus, partout. J'avais honte de ma mère et j'ai été très attentive à ne surtout pas reproduire ce "bavardage inopiné" avec mon fils lorsqu'il était enfant.
Merci de m’avoir fait passer en moins de 5 minutes du rire (contenu car mon collègue est à côté) à l’œil un peu trop brillant en pendant à nos grands-mères et leurs expression d’argot incroyables ….
Je n’ai jamais fait de belles rencontres dans cette sordide gare de Valence dans laquelle je ne voyais qu’une ligne Maginot entre les Alpes et la famille en Provence …
La prochaine fois, c’est promis je lèverai le nez de mon téléphone et je chercherai une grand-mère avec des saucissons ou un beau gosse genre Kevin Bacon (qui sait 🥰 ?). A bientôt !!!
Merci pour ce portrait de ta grand-mère, ses expressions me régalent ! J'avoue une certaine ambivalence sur ce sujet du small talk: toujours partante pour l'initier mais pas toujours très ouverte quand quelqu'un me sollicite. Enfin, un gros fond de méfiance à surmonter (merci le harcèlement de rue). En lisant le compte Insta Merci à un inconnu, je re-découvre à quel point quelques mots ou un sourire peuvent changer la journée d'une personne.
Le câlin d'une mamie dure longtemps même après qu'il ne se termine 💗💗💗
C’est super émouvant parce qu’on a tous une grand mère ou une mère qui tisse ce genre de lien. Quand on est jeune, ça « fout la honte », après on les regarde avec tendresse et quand elles ne sont plus là on les regrette et on se prend à faire un peu pareil. Sans être toutefois aussi douée qu’elles….
« Un travers qui horripile le churros, surtout si je passe un diner à tendre l’oreille vers la table d’à côté qu’à écouter ce qu’il a lui à me dire. » 😂 Mais merci Caro, ça me rassure tellement!! Mon homme déteste ça quand je le fais aussi! Et comme toi, j’aime glisser un petit mot dans une file d’attente si il est dans le propos d’une conversation 😉 Et pourtant, je suis plutôt une taiseuse par nature 🤔
Merci pour cette lecture, elle m’a bien fait sourire. Ta grand-mère est faite du même bois que ma mère ( qui, je dois bien le dire, m’horripile quand elle raconte sa vie aux autres...) mais grâce à toi, je vais essayer d’envisager les choses sous un autre angle!
Je fais partie de celles qui interviennent : quand j'entends des personnes être sur le point de se tromper de rue, se demander si Machin c'est par ci ou par là, ou pour dire que oui, ces trucs-là sont hyper bons*... et immédiatement après je me confonds en excuses d'être intervenue. Ce qui me semble si naturel pour l'animal social que nous sommes est en effet devenu inhabituel voire incongru pour beaucoup.
Je tiens ça de ma tante, celle qui me confie au chauffeur de bus en lui racontant ma vie quand je repars de chez elle alors que je suis bien installée dans la quincaillerie (comme dirait Sophie Vertigo), et que les bus à Marseille c'est pas beaucoup plus compliqué que les bus à Paris...
Mais au fond, je me demande aussi s'il n'y a pas, en plus du fait de ne pas être dispo parce qu'absorbé par son écran, un sujet sur l'exposition de la vie privée ; l'exhibition de l'intime sur les RS et ses conséquences horribles ne conduirait-elle pas à se méfier de l'irruption des autres dans sa vie ? Alors qu'en réalité, ces "small talks" sont tout sauf intrusives, justement, leurs règles tacites les cantonnant aux sujets communs (de "en commun") non intimes et non conflictuels. (je ne sais pas si je suis claire). Bref, je suis donc complètement d'accord, il faut plus se parler, et surtout de rien !
Joli texte qui tombe à pic ! J'ai passé la semaine dernière à me demander si je pouvais intervenir dans les conversations des gens sur les télésièges avec moi ou s'ils allaient me prendre pour une relou qui donne des avis non sollicités ! Mon meilleur trajet ? Celui avec un mono qui a engagé la conversation direct, m'a montré des chamois et m'a parlé du loup qu'on voit de temps en temps. Bref, moi j'adore les small talks mais j'avoue de moins en moins oser parler avec des inconnus.
Dans le même genre, je suis allée voir un ballet avec ma mère, et elle était horrifiée, que nos voisins de rangée ne nous aient pas dit "bonjour" en s'asseyant. De mon côté, ça ne m'a pas choqué et je pense faire de même bien souvent. Et je me suis fait aussi cette remarque que l'on devenait vraiment hyper individualiste à éviter de croiser le rehard de tous ceux qui nous entourent... (en revanche les grands-mères qui racontent leur vie dans le train ça m'a toujours usée; pour ma défense, les Paris-Quimper étaient vraiment longs dans ma jeuneesse!)
Très jolie lecture ! 🥰
Ma mère est comme ta grand-mère et moi qui suis plutôt réservée, je ne suis pas douée pour le small talk !
Mais j’avoue que ça m’épate qu’elle réussisse à se faire des amies dans le train, amitiés qui durent, pour certaines, depuis des années. Quant aux jeunes hommes prêts à aider, il y en a toujours un !
Team small talk, je pense que plus tard je prendrais le bus exprès pour parler aux gens.
Mon moment préféré : écouter les conv des collégiens quand je passe devant une école (égalité avec les premiers dates, avec mon mec on peut ne plus parler du tout pour écouter les autres et débriefer après haha)
C’est ce qui m’avait le plus marquée à San Francisco, le plaisir que la plupart des gens prenaient à ces échanges. J’avais adoré ce sentiment qu’on pouvait dire deux mots à quelqu’un et que ce quelqu’un les accueillerait probablement avec plaisir. En fait, ça transformait totalement l’expérience de partager l’espace public. Tout me semblait plus léger et joyeux, et je me sentais aussi bien plus en sécurité. L’hostilité qu’on peut ressentir dans plein de grandes villes je ne l’ai pas ressentie à SF grâce à ça. Mais le small talk pour moi ca évoque aussi ces moments interminables type : à un mariage où on ne connaît personne et où on s’échange des banalités pendant des heures. Je crois que ça, au contraire, est ce qui me fait me sentir le plus seule au monde.
Est ce que tu te fais aussi fusiller du regard par tes enfants (voire engueuler après) quand tu discutes trop longtemps avec un commercant ou que tu parles aux inconnus dans la file ?? Je leur fous la honte quoi :) :) Ah qu'est ce qu'ils sont coincés! Vive le small talk! Et j'aurais aimé rencontrer ta grand-mère dans le train :)
Ah la la ! grande pratiquante du small talk au grand désespoir de ma famille qui trouve que je papote trop dans la rue ! Qd j’aime les fringues ou les pompes de qqn je ne peux m’empêcher de lui dire, et moi aussi je kiffe les conversations des gens et je mets aussi mon grain de sel dans les discuss’ des autres ! Quoi on m’a rien demandé ?? ;-)
Complètement d'accord avec l'intérêt des smalltaks. Je me sens très proche de ta grand mère quand je flane sur les marchés en parlant à mes voisins de file d'attente, dans une boutique en discutant avec le vendeur/vendeuse ou au restaurant d'entreprise où je choisis chaque mercredi une table au hasard pour faire connaissance avec une personne que je ne connais pas ou peu.
J'ai 28 ans et j'ai l'habitude comme beaucoup de gens de ma génération je pense de ne jamais sortir sans mon casque pour écouter de la musique ou des podcasts mais aussi parce que ça évite les interactions, ou du moins ça les limite. Mais c'est vrai que de plus en plus j'essaie d'être ouverte à la discussion ou du moins au contact, vivre dans sa bulle en ligne ça conforte à la même chose dans la vrai vie. Déjà que la vie d'adulte isole socialement et socio-économiquement, le small talk permet de nous faire rencontrer des gens très différents partout.
Ton billet fait remonter des souvenirs... pas très agréables pour moi. Lorsque j'étais enfant et que j'accompagnais (pas le choix) ma mère dans les magasins du quartier, elle adressait la parole à tout le monde, même aux gens qu'elle ne connaissait pas, dans le style "les mandarines sont fades", ou carrément en posant la question "elles sont bonnes les mandarines ?" à la personne devant elle qui les achetait. Et moi, timide et réservée à l'époque, j'étais horriblement gênée et je regardais ailleurs. Même chose en ville dans les grands magasins, dans le bus, partout. J'avais honte de ma mère et j'ai été très attentive à ne surtout pas reproduire ce "bavardage inopiné" avec mon fils lorsqu'il était enfant.
Merci de m’avoir fait passer en moins de 5 minutes du rire (contenu car mon collègue est à côté) à l’œil un peu trop brillant en pendant à nos grands-mères et leurs expression d’argot incroyables ….
Je n’ai jamais fait de belles rencontres dans cette sordide gare de Valence dans laquelle je ne voyais qu’une ligne Maginot entre les Alpes et la famille en Provence …
La prochaine fois, c’est promis je lèverai le nez de mon téléphone et je chercherai une grand-mère avec des saucissons ou un beau gosse genre Kevin Bacon (qui sait 🥰 ?). A bientôt !!!