Ceci est un test, une tentative, peut-être un spécimen unique qui n’aura pas de suite. Ce matin, alors que je n’avais pas eu le courage, le temps, l’envie ou que sais-je depuis pas mal de temps, j’ai mis mes baskets et je suis allée marcher dans ce parc dont je connais désormais les moindres recoins. Il n’est pas spécialement beau, il a le mérite d’être grand et à moins de dix minutes à pieds de chez moi. En faire le tour complet et rentrer à la maison me permet de m’acquitter de 6000 pas, pas 10 000 comme il faudrait soit disant, mais c’est déjà pas mal. “C’est déjà pas mal”, c’est un peu mon mantra dans la vie et j’ai bien conscience que ça n’est pas suffisant pour la plupart. Mais à mon âge désormais avancé (je me suis promis de ne pas recommencer ce running gag des 29 ans, pour ceux qui me suivaient sur le blog), je sais que je ne changerai plus. Je n’ai pas beaucoup plus à vous offrir en réalité que cette petite phrase qui néanmoins m’a souvent sauvée de la culpabilité de ne pas en faire plus, dans quelque domaine de la vie qu’il soit.
Bref, lorsque je marchais ce matin, mue par une envie totalement détachée justement du “faire”, juste parce que pour une fois, mon corps me l’avait demandé, sans autre but que de m’aérer l’esprit en ce début de semaine, comme un besoin impérieux de ne pas redémarrer comme ces mois passés, avec la chape de plomb de tout ce qu’il y avait à accomplir, je me suis dit que “ça” me manquait. “ça” ? Ces phrases longues comme le bras comme la précédente, ces confidences mal organisées, cette écriture que personne ne corrigera, qui ne sera soumise à l’approbation d’aucun producteur, chargé de programme ou co-scénariste. Non que mon métier me pèse, il me nourrit et me porte, mais ce matin en marchant, j’ai réalisé que cet espace que je m’étais autorisée à avoir pendant des années, me manquait. Alors voilà, je me suis dit que pourquoi pas cette lettre. Pour vous retrouver autrement. Vous raconter ma vie, en espérant qu’elle vous parle de la vôtre. Vous dire mes doutes, vous raconter ce chemin qui se poursuit, les ambitions qui ne s’évanouissent pas au lendemain des cinquante ans, mais aussi putain, ce corps qui parfois fait défaut, les capitons qui migrent parait-il et qui s’accrochent, les salauds, l’oubli du froid, parce qu’il fait chaud souvent non, quand on n’a plus 29 ans ni même 38 ?
Aujourd’hui je suis retournée marcher et dans cette brume que j’immortalisais sur Instagram, j’ai cru voir une petite lumière, celle qui brille quand on est sur le point de tenter quelque chose de nouveau. Je ne vous vendrai rien ici, ni crème ni conseil, j’ai juste envie de recréer ce lien. J’aurais pu poster sur le blog, mais je ne sais pas, j’avais envie de tenter autre chose.
Voilà, c’est déjà sans doute trop long et je ne suis pas certaine que ce soit passionnant (admirez mesdames et messieurs l’assurance d’une quinqua censée avoir tout de même un peu progressé dans ce domaine). Mais ça a le mérite d’exister et surtout, en marchant ce matin, donc, je me suis un peu promis de la suivre cette petite lumière. Dont acte. Je vous embrasse et si je parviens à comprendre comment fonctionne tout ce bordel de publication de newsletter, peut-être que vous aurez l’occasion de la lire. Sinon, ça restera sans doute dans les limbes d’une application pas super intuitive dont je serai pas parvenue à m’extirper.
Bonne semaine.
Caro
Je n'ai malheureusement pas le temps aujourd'hui de répondre à tout le monde (en vrai je n'avais d'ailleurs pas du tout le temps de me lancer dans cette newsletter, mais c'est justement pour ça que je l'ai fait, évidemment) mais vraiment, un immense merci pour ces mots qui sont du miel. Vraiment.
J'ai été lectrice dans l'ombre de votre blog pendant 5-6 années et votre plume me manquait réellement (je ne lisais et ne lis encore que quelques blogs). Instagram me lasse de plus en plus, l'image souvent véhiculée ne me correspond pas. Je serai ravie de vous relire au travers de ces newsletters, si vous poursuivez !
Anne-Laure