J’ai validé cette NL par mon like. Ça fait de moi une validiste sans doute. Et je m'en réjouis.
Je rêve d’être féministe sans être accusée d’être misandre ou de ne pas être assez radicale. D’être concernée par l’écologie sans être clouée au piloris si je monte dans un avion, ni moquée quand je choisis d’aller à Vienne parce qu’il y a un train qui y va. D’être grosse mais d’avoir envie d’être mince, d’être en bonne santé mais d’être grosse etc etc etc.
Tu sais ce qui ne va pas c’est l’idée de « rejoindre les rangs ». On peut juste avoir envie de se rapprocher d’un rang, où être heureuse qu’un rang nous soutienne au moment où on en a besoin, ou de soutenir un rang, ou avoir toute sa vie le cul entre deux rangs (mais c’est mon côté centriste - ce qui en soit est très provocateur à assumer aujourd’hui !)
On ne devrait pas être obligé de se justifier tout le temps, de tout. Cette époque qui nous demande en permanence de rendre des comptes et de rendre compte m’épuise.
Je suis choquée de lire que quiconque ait pu supposer que « ta cause » soit celle des grosses (!) nos âmes ne pèsent pas grand chose elles, heureusement.
Je retourne bouffer mes bugnes, kiss kiss love love.
J’adore ce que tu écris, surtout la fin. Je suis une grande modérée, spécialiste du ni-ni et du en même temps, toujours prompte à changer d’avis, complètement paumée quand il faut aller « au bout » d’un positionnement extrême. Souvent je lis un article et je me dis « je suis un peu d’accord » et je lis l’inverse dans un autre article et je me retrouve un peu d’accord aussi. Je suis fascinée par les militants qui sont prêt à raconter n’importe quoi sans sourciller alors même qu’on leur prouve par À + B que ce qu’ils disent est faux. Je ne sais pas comment cela est intellectuellement possible. Je me rassure en me disant que la nuance, le doute et la bonté nous sauveront. Sur le fond, je suis pour le coup 1000% d’accord : lâchez nous la grappe. Et cessons de prendre des histoires ou des comportements personnels pour une expression politique.
On sous-estime aussi les répercutions que ces situations peuvent engendrer chez les proches.
Mon père ayant largement dépassé le stade de l'obésité morbide, c'est une souffrance pour moi de le voir se débattre au quotidien : il ne veut plus prendre le train ni l'avion pour s'éviter de dépasser des sièges (alors que ma mère a attendu sa retraite toute sa vie pour voyager), il faut choisir les restaurants selon la solidité des chaises et la place entre les tables, choisir les lieux de vacances selon la taille des lits et des douches, sans parler des tables d'examens ou des scanners/IRM pas toujours adaptés.
Sans parler de tous les problèmes de santé que cela engendre : hypertension, diabète, cholestérol, cardiomyopathie.
Mais rien à faire : il ne veut pas changer ses habitudes alimentaires. Il a fait son choix.
Et pour moi ce choix s'apparente à un suicide à petit feu.
"Lui foutre la paix": même si c'est la meilleure des choses à faire, c'est aussi parfois extrêmement compliqué pour l'entourage.
J'en suis à un point où je me pèse quasiment tous les jours parce que "j'ai pas envie de ressembler à mon père" et c'est terrible de se voir penser comme ça.
Et à chaque repas de famille, alors que nous devrions passer un bon moment, j'ai envie de lui hurler dessus lorsqu'il reprend une poignet de cacahuètes à l'apéro et je me crispe lorsqu'il se ressert en fromage. Et souvent je me déteste pour ça.
Je comprends, mon père est mort prématurément parce qu'il n'a pas pris au sérieux les médecins, il avait une cirrhose, il a continué à manger ce qu'il voulait et boire le cas échéant. C'était mon père je ne pouvais pas le sauver malgré lui. Une fois à l'hôpital il a compris mais c'était trop tard il n'a pas tenu deux mois.
Encore tellement juste dans la réflexion, le choix des mots. Bravo et merci encore et toujours pour ce partage qui nous invite à la réflexion, au doute, à l'humanité.
Merci pour ces mots qui encore une fois résonnent tellement en moi. Je serais effectivement tentée de te dire "si on se foutait la paix" ou "on ne peut pas plaire à tout le monde" mais, étant moi-même en quête éternelle de validation et de confiance en moi (comme toi - tu ne trompes personne), je comprends totalement ce sentiment ambivalent :) Je te rappelle quand même que quand tu étais "en surpoids", tu te faisais insulter par certain(e)s "plus en surpoids" que toi qui te jugeaient trop mince pour une personne en surpoids... et donc déjà une traîtresse...
C’est difficile de se positionner. J’ai été en surpoids toute ma vie. Depuis mes 47 kilos perdus, je me demande si je suis la même, une autre… si je mérite les compliments que l’on me fait…. Avec l’angoisse de regrossir au bout du chemin… j’ai minci uniquement pour des raisons de santé. Je découvre avec délice que je peux partir en vacances sereine car désormais je peux trouver ma taille dans les magasins. Je peux aller dans toutes les boutiques!!!! Mais c’est plus comme un bonus.
voilà, tu as parfaitement résumé : "c'est oui ou c'est non, ça peut pas être entre les deux".
Ben... si, on peut justement être entre les deux. Et en ce qui concerne l'objet de ta lettre, devenir mince et vouloir le rester n'est pas changer de camp, ce n'est pas non plus devenir grossophobe. On devient zinzin au milieu des injonctions contradictoires dont l'écho est amplifié par les réseaux sociaux (sociopathes oui !). Il y a un truc bien qui vient avec l'âge (au moins un ^^), c'est qu'on arrive à prendre de la distance avec tout ça et tant mieux ! Réserve tes vacances va, c'est ce que tu peux faire de mieux pour toi si c'est ce qui te convient <3
Et si on se foutait la paix ? Et si on faisait ce qui est le mieux pour nous à l’instant T ? Passer dans un 46 et rejoindre un 38 sans qu’on n’ait de compte à rendre à personne, si ce n’est à nous même ? Belle journée Caroline
De retour d’un territoire ultramarin dont je tairais le nom, mais où l’obésité fait des ravages dont on se soigne difficilement, au point que l’on doive aussi prendre en charge l’effet collatéral de l’effet collatéral ( la vie du pied diabétique…). Un endroit où le gros est pauvre et où le pauvre est souvent gros. L’obésité est une maladie d’exclusion qui fait le beurre des bigs pharmas. De cela il est impossible de douter.
Ce qui m'interroge beaucoup, dans cet article comme dans tout discours sur "la polarisation des opinions", c'est le renvoi dos-à-dos de 2 positions qui pourtant sont particulièrement asymétriques:
* d'un côté, une position extrêmement majoritaire, dominante, acclamée par tout ce qui a du pouvoir dans notre société,
* de l'autre côté, une position très minoritaire, qui parle depuis une forme de marge.
Pour prendre l'exemple concret de la grossophobie, je ne mets pas sur un pied d'égalité les gens qui disent "il faut maigrir" et les militant.es anti-grossophobie, parce que les premiers ont presque l'intégralité du champ médiatique, tandis que les second.es se débattent avec zéro moyen et une décrédibilisation/invisibilisation constante de leurs propos.
Je comprends que depuis le point de vue d'une personne concernée et engagée dans ces débats, on ressente de la lassitude et de la pression. Néanmoins, en tant que meuf mince je te promets que je n'entendrais jamais le moindre discours anti-grossophobie si je n'allais pas activement le chercher, alors que l'injonction à la minceur est partout (littéralement) et m'a créé des TCA (littéralement aussi).
Tu fais le lien, à la fin, avec la montée du fascisme : à mon sens, ce qui y contribue au moins autant que la polarisation des idées, c'est notre tendance croissante à dire "les extrêmes ont tous tort". Le problème c'est que vu le déplacement de la fenêtre d'Overton auquel on assiste, toute position progressiste est de plus en plus perçue comme extrême, polarisante, excessive et radicale. A l'inverse, la droite peut aller de plus en plus loin sans qu'on le labellise comme "extrême", tant on finit par être anesthésiés.
Je ne sais pas si je suis très claire... Désolée pour le pavé.
Bon, je crois qu'un article s'impose dans ma propre infolettre ;)
tu as totalement raison et oui, je vois ça de manière très autocentrée et depuis ma bulle dans laquelle finalement je suis plus souvent sollicitée par cette mouvance minoritaire parce que je suis énormément de ces activistes. Mais absolument d'accord, le bruit ambiant est essentiellement celui de l'autre mouvance, majoritaire et anti-gros. Et sans doute que ceci explique certains propos radicaux. Merci pour ce commentaire éclairant.
Merci encore une fois pour ce texte qui me touche particulièrement… parce que je suis grosse, parce que j’ai décidé depuis 1 an de perdre du poids non pas pour le regard des autres mais pour moi et pour ma santé, pour éviter l’engrenage des maladies connexes à l’obésité… mais, la ou le bât blesse c’est que je ne veux pas en parler pour ne pas avoir à entrendre les “tu es mieux comme ça” ou “tu as bien fait” et autres conneries du même genre… y compris de ma famille… proche… (coucou maman !)
Alors je te rejoins parfaitement sur la conclusion : laissons nous tranquilles, arrêtons de nous juger les uns les autres et le monde n’en sera que meilleur !
Merci pour cette réflexion sur le manque de nuance finalement et la violence qui en découle. C’est vrai pour les gros qui veulent maigrir, pour les féministes qui acceptent de travailler à mi temps pour en donner à leur famille, pour les profs du public qui mettent leur enfants dans le privé, pour les ecolos qui prennent partent en vacances à l’étranger ou au ski … on a tous nos nuances - les mots qui me viennent sont contractions, limites, compromis , et bizarrement tous sont connotés négativement en’ y renvoient à une certaine lâcheté. Alors qu’il ne s’agit au fond que d’humanité. Or il faut être fort, et être fort, c’est être entier , tout le temps, pour tout. Choisir son camp et s’y tenir. Moi ça m’épuise, et puis je trouve que c’est délétère , je le vois sur mes grands ados, il faut choisir un camp, une cause , ne pas dévier pour « appartenir » et bien sûr , ça coince . On ne fait pas rentrer les ronds dans des carrés . Tout cela manque singulièrement d’humanité, de fragilité. Alors merci de rappeler que la beauté de nos vies et dans nos doutes, nos questionnements , nos nuances. Et merci à toutes celles qui disent « moi aussi je me questionne, moi aussi je requestionne mes’positions en fonction de mes lectures et de mon expérience ». Ce n’est pas être un traître ou une girouette, c’est de l’humanité et de la croissance intérieure .
Merci pour ce partage de tes réflexions, toujours hyper intéressant. J'ai beaucoup de mal à faire des choix mais je pense que sous la pression de l'avis de gens à qui je n'ai rien demandé, je suis surtout attachée à défendre la liberté de chacun à faire comme il veut/comme il peut.
Merci pour ce témoignage poignant et qui pose au delà du cas traité la question du vivre ensemble, de la légitimité de s’exprimer quand on n’est pas dans le bon camp et souligne le poison des communautarismes et des extrémismes.
Bah alors manquerait plus qu’on vienne me reprocher de maigrir, moi qui n’y arrive pas en ce moment et qui ai des problèmes de dos directement lié à ce surpoids ! C’est mon corps je n’ai besoin de la validation ou des reproches de personne si j’y arrive dans les années qui viennent . Je resterai fidèle à la lutte contre la discrimination sous toutes ces formes, je n’ai pas plus besoin d’être grosse pour lutter contre la grossophobie que d’être homosexuelle, racisée , handicapée, pour mener ces luttes et toutes celles qui seront nécessaires dans les mois à venir. Gardons notre énergie pour les jours et combats à venir, on en aura sûrement besoin!!! Sache en tous les cas que tu me donnes de l’espoir : je me dis que quand ma situation familiale sera moins stressante , je serai peut être en mesure de faire ce que tu as réussi à faire !!!
J’ai validé cette NL par mon like. Ça fait de moi une validiste sans doute. Et je m'en réjouis.
Je rêve d’être féministe sans être accusée d’être misandre ou de ne pas être assez radicale. D’être concernée par l’écologie sans être clouée au piloris si je monte dans un avion, ni moquée quand je choisis d’aller à Vienne parce qu’il y a un train qui y va. D’être grosse mais d’avoir envie d’être mince, d’être en bonne santé mais d’être grosse etc etc etc.
Tu sais ce qui ne va pas c’est l’idée de « rejoindre les rangs ». On peut juste avoir envie de se rapprocher d’un rang, où être heureuse qu’un rang nous soutienne au moment où on en a besoin, ou de soutenir un rang, ou avoir toute sa vie le cul entre deux rangs (mais c’est mon côté centriste - ce qui en soit est très provocateur à assumer aujourd’hui !)
On ne devrait pas être obligé de se justifier tout le temps, de tout. Cette époque qui nous demande en permanence de rendre des comptes et de rendre compte m’épuise.
Je suis choquée de lire que quiconque ait pu supposer que « ta cause » soit celle des grosses (!) nos âmes ne pèsent pas grand chose elles, heureusement.
Je retourne bouffer mes bugnes, kiss kiss love love.
Toujours une joie de te lire.
"nos âmes ne pèsent pas grand chose", merci pour cette phrase qui résonne
J’adore ce que tu écris, surtout la fin. Je suis une grande modérée, spécialiste du ni-ni et du en même temps, toujours prompte à changer d’avis, complètement paumée quand il faut aller « au bout » d’un positionnement extrême. Souvent je lis un article et je me dis « je suis un peu d’accord » et je lis l’inverse dans un autre article et je me retrouve un peu d’accord aussi. Je suis fascinée par les militants qui sont prêt à raconter n’importe quoi sans sourciller alors même qu’on leur prouve par À + B que ce qu’ils disent est faux. Je ne sais pas comment cela est intellectuellement possible. Je me rassure en me disant que la nuance, le doute et la bonté nous sauveront. Sur le fond, je suis pour le coup 1000% d’accord : lâchez nous la grappe. Et cessons de prendre des histoires ou des comportements personnels pour une expression politique.
Bonne journée !
je suis exactement comme toi, mon avis bouge au gré de mes lectures...
Je comprends tout à fait ton questionnement.
On sous-estime aussi les répercutions que ces situations peuvent engendrer chez les proches.
Mon père ayant largement dépassé le stade de l'obésité morbide, c'est une souffrance pour moi de le voir se débattre au quotidien : il ne veut plus prendre le train ni l'avion pour s'éviter de dépasser des sièges (alors que ma mère a attendu sa retraite toute sa vie pour voyager), il faut choisir les restaurants selon la solidité des chaises et la place entre les tables, choisir les lieux de vacances selon la taille des lits et des douches, sans parler des tables d'examens ou des scanners/IRM pas toujours adaptés.
Sans parler de tous les problèmes de santé que cela engendre : hypertension, diabète, cholestérol, cardiomyopathie.
Mais rien à faire : il ne veut pas changer ses habitudes alimentaires. Il a fait son choix.
Et pour moi ce choix s'apparente à un suicide à petit feu.
"Lui foutre la paix": même si c'est la meilleure des choses à faire, c'est aussi parfois extrêmement compliqué pour l'entourage.
J'en suis à un point où je me pèse quasiment tous les jours parce que "j'ai pas envie de ressembler à mon père" et c'est terrible de se voir penser comme ça.
Et à chaque repas de famille, alors que nous devrions passer un bon moment, j'ai envie de lui hurler dessus lorsqu'il reprend une poignet de cacahuètes à l'apéro et je me crispe lorsqu'il se ressert en fromage. Et souvent je me déteste pour ça.
oui, je comprends très bien ce que tu ressens et une part de moi l'a aussi fait pour épargner mes enfants je crois
Je comprends, mon père est mort prématurément parce qu'il n'a pas pris au sérieux les médecins, il avait une cirrhose, il a continué à manger ce qu'il voulait et boire le cas échéant. C'était mon père je ne pouvais pas le sauver malgré lui. Une fois à l'hôpital il a compris mais c'était trop tard il n'a pas tenu deux mois.
Encore tellement juste dans la réflexion, le choix des mots. Bravo et merci encore et toujours pour ce partage qui nous invite à la réflexion, au doute, à l'humanité.
merci !
Merci pour ces mots qui encore une fois résonnent tellement en moi. Je serais effectivement tentée de te dire "si on se foutait la paix" ou "on ne peut pas plaire à tout le monde" mais, étant moi-même en quête éternelle de validation et de confiance en moi (comme toi - tu ne trompes personne), je comprends totalement ce sentiment ambivalent :) Je te rappelle quand même que quand tu étais "en surpoids", tu te faisais insulter par certain(e)s "plus en surpoids" que toi qui te jugeaient trop mince pour une personne en surpoids... et donc déjà une traîtresse...
c'est vrai... et oui, putain de besoin de validation...
C’est difficile de se positionner. J’ai été en surpoids toute ma vie. Depuis mes 47 kilos perdus, je me demande si je suis la même, une autre… si je mérite les compliments que l’on me fait…. Avec l’angoisse de regrossir au bout du chemin… j’ai minci uniquement pour des raisons de santé. Je découvre avec délice que je peux partir en vacances sereine car désormais je peux trouver ma taille dans les magasins. Je peux aller dans toutes les boutiques!!!! Mais c’est plus comme un bonus.
En vrai, on fait tous comme on peut…
mais tellement...
voilà, tu as parfaitement résumé : "c'est oui ou c'est non, ça peut pas être entre les deux".
Ben... si, on peut justement être entre les deux. Et en ce qui concerne l'objet de ta lettre, devenir mince et vouloir le rester n'est pas changer de camp, ce n'est pas non plus devenir grossophobe. On devient zinzin au milieu des injonctions contradictoires dont l'écho est amplifié par les réseaux sociaux (sociopathes oui !). Il y a un truc bien qui vient avec l'âge (au moins un ^^), c'est qu'on arrive à prendre de la distance avec tout ça et tant mieux ! Réserve tes vacances va, c'est ce que tu peux faire de mieux pour toi si c'est ce qui te convient <3
ah ah ah oui très bonne conclusion :-)
Et si on se foutait la paix ? Et si on faisait ce qui est le mieux pour nous à l’instant T ? Passer dans un 46 et rejoindre un 38 sans qu’on n’ait de compte à rendre à personne, si ce n’est à nous même ? Belle journée Caroline
belle journée aussi <3
De retour d’un territoire ultramarin dont je tairais le nom, mais où l’obésité fait des ravages dont on se soigne difficilement, au point que l’on doive aussi prendre en charge l’effet collatéral de l’effet collatéral ( la vie du pied diabétique…). Un endroit où le gros est pauvre et où le pauvre est souvent gros. L’obésité est une maladie d’exclusion qui fait le beurre des bigs pharmas. De cela il est impossible de douter.
amen
Dans mes bras ma Caro et merci pour ton post qui résonne une fois de plus !
je t'embrasse
Sujet passionnant.
Ce qui m'interroge beaucoup, dans cet article comme dans tout discours sur "la polarisation des opinions", c'est le renvoi dos-à-dos de 2 positions qui pourtant sont particulièrement asymétriques:
* d'un côté, une position extrêmement majoritaire, dominante, acclamée par tout ce qui a du pouvoir dans notre société,
* de l'autre côté, une position très minoritaire, qui parle depuis une forme de marge.
Pour prendre l'exemple concret de la grossophobie, je ne mets pas sur un pied d'égalité les gens qui disent "il faut maigrir" et les militant.es anti-grossophobie, parce que les premiers ont presque l'intégralité du champ médiatique, tandis que les second.es se débattent avec zéro moyen et une décrédibilisation/invisibilisation constante de leurs propos.
Je comprends que depuis le point de vue d'une personne concernée et engagée dans ces débats, on ressente de la lassitude et de la pression. Néanmoins, en tant que meuf mince je te promets que je n'entendrais jamais le moindre discours anti-grossophobie si je n'allais pas activement le chercher, alors que l'injonction à la minceur est partout (littéralement) et m'a créé des TCA (littéralement aussi).
Tu fais le lien, à la fin, avec la montée du fascisme : à mon sens, ce qui y contribue au moins autant que la polarisation des idées, c'est notre tendance croissante à dire "les extrêmes ont tous tort". Le problème c'est que vu le déplacement de la fenêtre d'Overton auquel on assiste, toute position progressiste est de plus en plus perçue comme extrême, polarisante, excessive et radicale. A l'inverse, la droite peut aller de plus en plus loin sans qu'on le labellise comme "extrême", tant on finit par être anesthésiés.
Je ne sais pas si je suis très claire... Désolée pour le pavé.
Bon, je crois qu'un article s'impose dans ma propre infolettre ;)
tu as totalement raison et oui, je vois ça de manière très autocentrée et depuis ma bulle dans laquelle finalement je suis plus souvent sollicitée par cette mouvance minoritaire parce que je suis énormément de ces activistes. Mais absolument d'accord, le bruit ambiant est essentiellement celui de l'autre mouvance, majoritaire et anti-gros. Et sans doute que ceci explique certains propos radicaux. Merci pour ce commentaire éclairant.
Merci pour ta réponse
Merci encore une fois pour ce texte qui me touche particulièrement… parce que je suis grosse, parce que j’ai décidé depuis 1 an de perdre du poids non pas pour le regard des autres mais pour moi et pour ma santé, pour éviter l’engrenage des maladies connexes à l’obésité… mais, la ou le bât blesse c’est que je ne veux pas en parler pour ne pas avoir à entrendre les “tu es mieux comme ça” ou “tu as bien fait” et autres conneries du même genre… y compris de ma famille… proche… (coucou maman !)
Alors je te rejoins parfaitement sur la conclusion : laissons nous tranquilles, arrêtons de nous juger les uns les autres et le monde n’en sera que meilleur !
Merci pour cette réflexion sur le manque de nuance finalement et la violence qui en découle. C’est vrai pour les gros qui veulent maigrir, pour les féministes qui acceptent de travailler à mi temps pour en donner à leur famille, pour les profs du public qui mettent leur enfants dans le privé, pour les ecolos qui prennent partent en vacances à l’étranger ou au ski … on a tous nos nuances - les mots qui me viennent sont contractions, limites, compromis , et bizarrement tous sont connotés négativement en’ y renvoient à une certaine lâcheté. Alors qu’il ne s’agit au fond que d’humanité. Or il faut être fort, et être fort, c’est être entier , tout le temps, pour tout. Choisir son camp et s’y tenir. Moi ça m’épuise, et puis je trouve que c’est délétère , je le vois sur mes grands ados, il faut choisir un camp, une cause , ne pas dévier pour « appartenir » et bien sûr , ça coince . On ne fait pas rentrer les ronds dans des carrés . Tout cela manque singulièrement d’humanité, de fragilité. Alors merci de rappeler que la beauté de nos vies et dans nos doutes, nos questionnements , nos nuances. Et merci à toutes celles qui disent « moi aussi je me questionne, moi aussi je requestionne mes’positions en fonction de mes lectures et de mon expérience ». Ce n’est pas être un traître ou une girouette, c’est de l’humanité et de la croissance intérieure .
Merci Caro de nous le rappeler si joliment .
Belle
Journée
Merci pour ce partage de tes réflexions, toujours hyper intéressant. J'ai beaucoup de mal à faire des choix mais je pense que sous la pression de l'avis de gens à qui je n'ai rien demandé, je suis surtout attachée à défendre la liberté de chacun à faire comme il veut/comme il peut.
Merci pour ce témoignage poignant et qui pose au delà du cas traité la question du vivre ensemble, de la légitimité de s’exprimer quand on n’est pas dans le bon camp et souligne le poison des communautarismes et des extrémismes.
Bah alors manquerait plus qu’on vienne me reprocher de maigrir, moi qui n’y arrive pas en ce moment et qui ai des problèmes de dos directement lié à ce surpoids ! C’est mon corps je n’ai besoin de la validation ou des reproches de personne si j’y arrive dans les années qui viennent . Je resterai fidèle à la lutte contre la discrimination sous toutes ces formes, je n’ai pas plus besoin d’être grosse pour lutter contre la grossophobie que d’être homosexuelle, racisée , handicapée, pour mener ces luttes et toutes celles qui seront nécessaires dans les mois à venir. Gardons notre énergie pour les jours et combats à venir, on en aura sûrement besoin!!! Sache en tous les cas que tu me donnes de l’espoir : je me dis que quand ma situation familiale sera moins stressante , je serai peut être en mesure de faire ce que tu as réussi à faire !!!